L'exercice physique ? oui, raisonnablement
     
    Des bienfaits de l'exercice modéré pour la santé

    Deux études médicales viennent de jeter un nouveau pavé dans la mare des forcenés de la
    culture physique en expliquant qu'un peu d'exercice quotidien était tout aussi profitable à la santé que d'intensives séances de gymnastique.
    Publiés mercredi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), ces travaux confirment ce que pas mal de chercheurs soupçonnaient déjà.

    A long terme, des activités de la vie quotidienne, comme marcher d'un bon pas ou renoncer à l'ascenseur, suffisent pour perdre du poids, réduire sa tension artérielle et donc limiter les risques de maladie cardiovasculaire.

    La première étude, conduite par Andrea Dunn, du Cooper Institute for Aerobic Research de Dallas (Texas), s'est penchée sur la santé de 235 hommes et femmes âgés de 35 à 60 ans et sédentaires.

    Un premier groupe a été soumis à un régime quotidien d'une demi-heure d'exercice modéré --un peu de marche, du jardinage, de la bicyclette pour les plus courageux-- et un second astreint à des séances de natation ou de musculation de 20 minutes à une heure, cinq jours par semaine.

    Au bout de deux ans, les auteurs ont constaté que les deux formes d'exercice physique avaient permis d'améliorer dans des proportions tout à fait comparables la santé cardio-pulmonaire et la tension artérielle des patients.

    "C'est, à notre connaissance, la première fois que nous démontrons que le recours à une forme modérée d'activité physique est, au bout de vingt-quatre mois, aussi efficace qu'une forme plus structurée d'exercice physique", a indiqué le docteur Dunn.

    La seconde étude, dirigée par Ross Andersen, de l'université Johns Hopkins de Baltimore (Maryland), a suivi à la loupe 40 femmes obèses de 21 à 60 ans, soumises à un double régime alimentaire de 1.200 calories par jour et d'exercices modérés ou de séances musclées d'aérobic.

    Comme leurs collègues, ces chercheurs ont constaté seize semaines plus tard que les deux groupes avaient également réduit leur taux de "mauvais" cholestérol. Si les patientes ayant fait de la gymnastique ont perdu plus de poids que les autres (8,2 kg contre 7,8 kg en moyenne), elles en ont en revanche repris plus après le traitement.

    "C'est une bonne nouvelle pour ceux que (...) l'effort physique vigoureux rebute ou qui estiment ne pas avoir le temps de faire de l'exercice", a souligné Ross Andersen. En clair, pas le peine de passer de longues heures à soulever de la fonte ou à suer sur un tapis roulant pour limiter ses risques de maladie cardiovasculaire.
    Malgré le nombre croissant de travaux qui aboutissent à ces mêmes conclusions, certains spécialistes continuent à lier les bienfaits de l'exercice à son intensité. Bien sûr, il n'est pas question ici de décourager les adeptes de l'effort prolongé, soulignent les auteurs des deux études.

    "Nos patients (...) doivent simplement réaliser que même une petite dose d'activité, même si elle n'est pas régulière, est bien meilleure que de ne rien faire", a insisté le docteur Andersen.

    Un quart des Américains, soit 40 à 50 millions de personnes, exercent un travail sédentaire et sont donc considérés comme en danger de maladie cardiovasculaire. Et depuis quelques années, la pratique du sport a nettement reculé aux Etats-Unis.

    "Plus de 60% des adultes américains ne sont pas suffisamment actifs", a regretté Michael Pratt, des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) d'Atlanta (Géorgie). "Il est essentiel que les médecins conseillent clairement à leurs patients de faire de l'exercice".

    Chaque année, les maladies cardiovasculaires tuent plus de 950.000 personnes aux Etats-Unis.