La psychomotricité : c'est quoi ? |
Avant
de commencer à étudier la psychomotricité, il nous
paraît indispensable de définir au moins sommairement ce qu'est
la psychomotricité et en quoi consiste le "projet" du psychomotricien.
Nous n'allons pas entrer dans le détail, la bibliographie, les liens et les autres pages de ce site permettront au lecteur de parfaire ses connaissances et sa réflexion à ce sujet, de l'objet et des méthodes de la psychomotricité. Dans cette note d'introduction, il nous suffira de donner une définition qui nous permette de délimiter le champ dans lequel nous devrons mener cette enquête historique. Nous
dirons que : La psychomotricité synthétise psychisme et
motricité afin de permettre à l'individu de s'adapter harmonieusement
à son environnement.
La
psychomotricité, en utilisant le corps, l'espace et le temps, propose
des techniques permettant à la personne de connaître son
corps et son environnemnet immédiat et d'y agir de façon
adaptée.
On a encore défini la psychomotricité comme étant l'intégration des fonctions cognitives, affectives et motrices sous l'effet de l'environnement, y compris relationnel, et du développement du système nerveux. Corps et psychisme ont été, en effet et au fil du temps, considérés comme réellement solidaires et unis. Cette optique unificatrice de l'être humain trouve déjà ses preuves chez le nouveau-né où la relation mère-enfant s'exprime d'une manière profonde au niveau de l'échange corporel. L'affection, les sentiments de la mère passent à l'enfant par les manipulations. Le premier développement du bébé et du jeune enfant est très important parce qu'il constitue la base de ses possibilités de relation et de ses apprentissages futurs. Au niveau de ses possibilités de relation : les premiers contacts mère-enfant sont très importants; ces échanges s'élargiront, incluant d'autres personnes et se traduiront toujours dans son être entier, même lorsqu'il sera adulte. C'est le domaine de la sphère tonico-émotionnelle. Au niveau de ses possibilités d'apprentissage : l'enfant doit avoir éprouvé, vécu des situations concrètes, avoir fait des expériences, pour pouvoir plus âgé, mais encore à l'âge de l'école, se les représenter et accéder progressivement à une intelligence plus symbolique des êtres, des choses et des faits. C'est à partir de cette intelligence symbolique encore très proche d'images que pourront s'élaborer petit à petit les possibilités qu'a l'adulte d'utiliser des concepts. Il
est évident que la rééducation ou la thérapie
psychomotrice ne sont pas indispensables au développement de tous
les enfants. En principe l'éducation familiale, sociale et scolaire
devrait suffire à l'éducation psychomotrice.
L'histoire de la psychomotricité n'est pas seulement l'histoire des connaissances qui se sont développées sur l'être humain et sur son corps, c'est également l'histoire des interrogations que l'on se pose sur la valeur et sur la portée des connaissances que l'on a dans ce domaine. De telles interrogations sont directement liées, on le comprend d'ailleurs, à la prise de conscience de ce que l'objet, qui était traditonnel, de la psychomotricité (corps et psychisme) est apparu directement tributaire de termes supplémentaires qui ont été introduits peu à peu : l'environnement et le développement neurophysiologique. La
psychomotricité est sans doute une science de l'homme. Mais on parlera
volontiers à son propos de "science complexe" ou de "science
composite".
Sans
doute faut-il être prudent et ne pas croire pour autant que la psychomotricité
se situe au niveau des sciences appliquées. Des recherches, à
première vue gratuites et faites sans un souci immédiat d'application
sont souvent les plus utiles et les plus fécondes.
La psychomotricité est une approche du sujet humain et de ses rapports au corps. Elle
est une technique carrefour où se croisent de multiples points de
vue, et qui utilise les acquis de nombreuses sciences constituées
(biologie, psychologie, psychanalyse, sociologie, logopédie,...).
La
rééducation psychomotrice a pour objectif de développer
cet aspect communicatif du corps, ce qui revient à donner au sujet
la possibilité de maîtriser son corps, d'économiser
son énergie, de penser ses gestes pour augmenter leur efficacité
et leur esthétique, de parfaire son équilibre.
La tâche de la rééducation se précise déjà : faire en sorte que chacun puisse s'adapter à son milieu (familial, scolaire, social) sans qu'il doive pour autant renoncer à sa personnalité, mais en développant au contraire les possibilités d'échange et de communication avec l'extérieur, et tout d'abord en sachant connaître et maîtriser son corps, par lequel tous les échanges sont possibles. Progressivement,
la psychomotricité s'est développée en permettant
la prise de conscience du corps et du mouvement comme l'une des manifestations
les plus riches et les plus importantes du comportement humain.
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De l'attention avant toute chose |
L'attention
: c'est la concentration de l'esprit sur quelque chose.
Elle
prépare et oriente l'individu vers la perception d'un objet déterminé.
Schématiquement, on classe les variétée d'attention en deux grandes catégories :
Le jeune enfant éprouve des difficultés à fixer son attention du fait de l'immaturité de son système nerveux. Le
niveau d'attention diffère d'un enfant à l'autre, et c'est
encore plus marqué quand l'enfant est instable (humeur changeante,
hyperactivité, irritabilité, impulsivité, troubles
de la perception).
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La motricité de l'enfant dans l'eau |
Mise
en place et évolution de la motricité, en milieu aquatique,
avec une aide à la flottabilité, chez le nourrisson et le
petit enfant:
Introduction Depuis
le stade embryonnaire, le développement de l'être humain est
le résultat phylogénétique d'une espèce programmée
pour vivre dans un espace environnemental terrestre. Bien que la période
de vie prénatale se déroule dans l'élément
liquide, il n'est pas pour autant un être aquatique.
Expérience Durant cinq années nous nous sommes intéressé à la cinématique de la locomotion, en milieu aquatique, du nourrisson plus du petit enfant. Pour cela, nous avons mené une observation sur une population de 41 sujets : 19 filles et 22 garçons. Nous avons respecté une position extérieure et non participante lors des activités dans l'eau. Nos seules interventions ont consisté à informer les parents de l'évolution locomotrice de leur enfant. Nous avons demandé à ces parents de respecter strictement certaines directives comme par exemple s'abstenir de mimer une forme quelconque de gestuelle natatoire. Aucun
de sujets observés ne possédait d'expérience aquatiques,
si ce n'est celle de la douche ou du bain hygiénique.
Appareillage et tâches Afin de permettre une totale autonomie de déplacement, chaque enfant a été équipé d'un appareillage d'aide à la flottabilité. Dans un premier temps de brassards gonflables, puis d'une ceinture munie de flotteurs, après suppression des premiers artifices. Nous entendons par "autonomie" la possibilité, pour le sujet, de se déplacer selon sa volonté quelle que soit la profondeur de l'eau, de s'éloigner de ses parents selon son bon vouloir, de s'arrêter, de revenir, de ralentir, d'accélérer sans que cela nécessite l'intervention de l'adulte. Il
a seulement été demandé aux parents d'intervenir si
une situation remettait en question la sécurité de l'enfant,
si une situation risquait de devenir anxiogène ou nocive, ou encore
si l'enfant éprouvait le besoin de se rapprocher d'eux.
Les résultats Du 6ème au 7ème mois Le très jeune âge du sujet et son inexpérience aquatique nécessite une présence affectueuse et sécurisante. C'est pourquoi, lors des premiers contacts avec l'eau, le parent établit une relation physique et verbale rassurante. Dans un second temps, lorsque le nourrisson manifeste des signes d'accoutumances et de satisfaction, le parent le maintient à la surface en lui passant un index respectivement sous chaque aisselle. L'horizontalité ou la verticalité varient selon l'orientation apportée par le parent. Au
début nous remarquons que le corps du sujet est monobloc. La modification
de la position de la tête, en extension ou en flexion entraîne
la modification de la posture de l'ensemble du corps dans la même
proportion d'espace. La gestuelle est saccadée et tonique, les expression
faciales semblent traduire plutôt une émotion de joie, qu'une
volonté de déplacement. Les mouvements des membres inférieurs
sont simultanés.
Du 7ème au 8ème mois Dès que la morphologie du sujet le permet, c'est-à-dire que la longueur des bras rend possible la mise en en place de brassards gonflable, l'enfant en est doté. Le maintien physique du parent ne s'avère plus indispensable. Ce dernier intervient seulement pour pallier au manque temporaire d'équilibre de l'enfant dans l'eau. Le sujet se trouve alors confronté à la réalité sensorielle et motrice inhabituelle liée à l'élément liquide. Concrètement cela se traduit par une remise en question de sa mémoire émotivo-procédurale élaborée à partir des informations sensorielles de sujet terrestre. Son adaptation au nouvel élément passe nécessairement par l'élaboration, l'intégration et la consolidation neurale spécifique à l'élément liquide. Dès lors que le sujet a élaboré une base perceptivo-sensorielle référentielle nous constatons l'évolution posturale suivante :
A partir du 8ème mois Dès que le processus de verticalisation est intégré, le premier stade d'un mouvement locomoteur apparaît. Nous avons déterminé quatre stades : Premier stade Le sujet met spontanément en place un mouvement des membres inférieurs. Ce mouvement est alternatif, verticale et rectiligne. Il s'apparente au schéma de la marche sur place. Les appuis aquatiques qui en résultent produisent un déplacement vertical (montée et descente du corps dans l'eau). A ce stade, l'intervention du parent est nécessaire pour éviter l'immersion intempestive des voies respiratoires aériennes due au déplacement. Deuxième stade Jusqu'au 16ème ou 17ème mois Le mouvement évolue comme suit : Le corps reste en position verticale. Le mouvement précédent se modifie pour dessiner une circumduction ovalisée. Les appuis aquatiques plantaires, orientées de l'avant vers l'arrière, produisent un déplacement du sujet vers l'avant. Jusqu'au 24 ème mois, l'aisance locomotrice intervient comme un paramètre important dans la conquête de l'espace sus et subaquatique. A partir du 24ème mois 38 enfants (17 filles et 21 garçons) ont commencé à utiliser une locomotion supplémentaire produite par les membres supérieurs. 3 enfants (2 filles et 1 garçon) ont commencé à utiliser une locomotion produite par les membres supérieurs à partir du 23ème mois. 3ème stade Jusqu'au 36ème mois Le corps quitte la position verticale pour obliquer vers l'avant. Le mouvement locomoteurs reste de forme ovalisée. Le mouvement des membres supérieurs ne se modifient pas. Le sujet régule sa vitesse de déplacement en faisant varier la cadence d'exécution. 4ème stade Entre
le 36ème et le 48ème mois, la
position de l'enfant évolue vers l'horizontalité. Les mouvements
produits par les membres inférieurs cessent d'être ovalisés
et deviennent rectilignes. Ils s'apparentent aux mouvements de battements
de jambes en "Crawl".
Discussion Nous remarquons que la mise en place de l'évolution du mouvement locomoteur, en milieu aquatique, avec une aide à la flottabilité, chez le nourrisson et le petit enfant respecte un processus invariant. Le sujet met spontanément en place une locomotion produite par les membres inférieurs. Celle-ci évolue sur quatre stades dont trois sont réellement locomoteurs puisque produisant un déplacement vers l'avant. Nous avons retrouvé la même chronologie de "l'évolution posture" décrite par AZEMAR (1976). Le discours couramment développé par certains professionnels de l'activité aquatique du tout petit fait état d'une gestuelle natatoire spontanée des membres supérieurs à l'âge du 8ème mois, lorsque le sujet est placé dans l'eau sans appareillage d'aide à la flottabilité. Cette considération nous paraît erronée. En effet, l'observation empathique du sujet en situation fait apparaître toutes les caractéristiques d'un état émotif de forte tonalité : tonus musculaire important, cadence élevée des mouvements, dissonance cognitive entre la pression palmaire sur l'eau et la pression utile, expression faciale traduisant un besoin aiguë d'air lors de l'émersion. C'est
pourquoi, nous pensons que la gestuelle que nous observons lorsque le nourrisson
ou le petit enfant inexpérimenté se trouve soudainement plongé
dans l'eau, et par là-même confronté à des informations
sensorielles et motrices inhabituelles, correspond plus à des mouvements
désordonnés significatifs d'une détresse, qu'à
la réminiscence de mouvements natatoires archaïques.
Bibliographie
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Bébés nageurs : tous à l'eau... |
Les
cours de natation pour les très jeunes enfants, qui sont plus des
séances de sensibilisation et d'acclimatation à l'eau, se
sont considérablement développés ces dernières
années.
Cet engouement s'explique par le fait que les médias diffusent de plus en plus d'informations sur la croissance, que les revues spécialisées se multiplient et que les parents s'impliquent davantage dans les activités de leurs enfants. L'eau
est désormais reconnue comme étant un élément
fondamental dans le développement psychomoteur de l'enfant.
L'enfant
qui a grandi pendant neuf mois dans le milieu liquide, lorsqu'il vient
au monde, possède des réflexes de la nage.
Il faut quand même prendre toutes les précautions nécessaires et rester à côté de lui... Les possibilités de contact avec l'eau sont nombreuses, mais l'expérience primordiale reste celle du bain, pris à la maison avec la mère ou le père. Toutes les mamans savent que l'heure du bain est une vraie fête pour bébé. Il est l'occasion de se relaxer, de se faire caresser, puis en grandissant, de s'ébattre. Plus vous varierez et multiplierez les contacts avec l'eau, plus l'enfant s'y sentira à l'aise, confiant. L'eau, c'est d'abord le bain, nous l'avons vu, puis ce peut-être le bassin d'acclimatation, la piscine et, si vous le pouvez, la mer. Vous
pourrez enmener votre enfant au bassin d'acclimatation dès l'âge
de 4 ou 5 mois. Le bassin d'acclimatation se caractérise par des
dimensions réduites, une profondeur comprise entre 50 et 90 cm et
une eau à 32 ou 33 degrés.
L'objectif
des cours n'est surtout pas d'apprendre à l'enfant à nager
!
Il conseillera les parents, déculpabilisera ceux qui craignent l'eau (il essaiera de faire comprendre aux parents que leurs angoisses et leur côté hyper-protecteur ne rendent pas service à l'enfant, bien au contraire) et raisonnera ceux qui sont trop ambitieux par rapport aux capacités réelles de leur apprenti baigneur. Ces
deux types de comportement perturbent toujours l'enfant qui n'arrive pas
à rester calme et détendu.
Vous pourrez utilement vous informer auprès de votre administration communale (mairie). En effet, de nombreuses piscines communales (municipales) dispensent des cours adaptés aux petits enfants, à des plages horaires bien définies, souvent le week-end, du fait de la température de l'eau. Faire
découvrir à vos enfants les joies et les bienfaits de l'eau,
tant physiques que psychologiques et les partager avec eux, voilà
une expérience enrichissante dans vos relations parents-enfants.
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