Comment fonctionne
la relation entraîneur/entraîné ? Quelles sont les attitudes
constatées chez les entraîneurs ?
Quelles en sont
les conséquences ? Découvrez avec Isabelle Inchauspé
une nouvelle facette de l'entraînement,
dans son rapport
publié sur le site soligic.
Un couple important |
Nous
entendons souvent parler, dans le sport, du "couple" entraîneur/entraîné.
La natation n'échappe pas à cette relation duelle.
Ce terme de "couple" suppose qu'il existe entre le nageur et son entraîneur, non seulement une relation "professionnelle", basée sur la technique, mais aussi une relation affective entre deux individus. Ainsi, l'amitié, la joie, la colère, la confiance, la haine et parfois l'amour, sont des sentiments et des émotions que l'on observe pendant et hors entraînements ou compétitions. Nous comprenons alors que la qualité de cette relation entraîneur/nageur est importante pour le développement de l'athlète et de la performance. Elle sera dépendante d'une part, du positionnement affectif de l'entraîneur et d'autre part, de ses attitudes (verbales et non verbales) qu'il développera envers le nageur. |
La relation "triangulaire" | ||
Il
faut savoir que tout individu construit ses repères affectifs à
partir de la relation dite "triangulaire" qu'il entretient avec ses parents.
L'entraîneur, lui, se positionne auprès du nageur comme un individu ayant une connaissance technique, que l'on écoute et pour qui on éprouve, en général, un sentiment de confiance et de respect. Il reste en dehors de la relation triangulaire. Il ne se subsitue, à aucun moment, au père ou à la mère.
Et quand les parents entraînent eux-mêmes leurs enfants ?... Ces "couples" peuvent tout à fait obtenir des performances sportives de haut niveau et conserver des relations affectives de qualité, mais à une condition : il faut qu'au bord du bassin les parents changent de status et deviennent simplement des entraîneurs. Inversement, ils doivent reprendre leur place de père ou de mère lorsqu'ils sont en famille, en prennant soin de ne pas trop parler des performances obtenues à l'entraînement ou en compétition. La différence réside bien sûr dans ce changement continu de "casquette". Il semble donc que, lorsque chacun reste à sa place, la relation affective entraîneur/entraîné qui s'installe, est propice au développement personnel du nageur et à la performance car elle n'est pas parasitée par des intérêts personnels, par des prises de pouvoirs abusives ou par des comportements affectifs périphériques. |
Si un parent n'assure pas son rôle... | ||
Cependant,
il arrive que le père ou a mère ne tienne pas ses fonctions
et laisse une place libre dans le système relationnel. Nous voyons
alors apparaître deux possibilités.
Cette position déclenche chez l'entraîneur un comportement sur-protecteur et souvent, intrusif dans la vie privée du nageur. Il crée un lien de dépendance affective. Le nageur quant à lui, va attendre que son entraîneur réagisse comme une mère. Par exemple, qu'il le protège, qu'il le console des déceptions personnelles et des échecs sportifs.
Il exerce alors une autorité sans limite en gérant la vie sportive et la vie privée du nageur. Dans cette position, l'entraîneur se permet parfois des écarts de parole et de geste. Il peut insulter, voir même parfois frapper. En réaction, le nageur va sans cesse mettre à l'épreuve les limites qui sont posées, comme un enfant qui teste l'autorité du père en franchissant les interdits. Par exemple, il arrivera en retard aux entraînements, râlera sur chaque consigne d'exercice, essayera de tricher... Dans ces deux cas, la relation affective entraîneur/entraîné dépasse le contexte sportif et génère des sentiments très forts pouvant passer de l'amour à la haine. Ils est donc difficile, dans ces conditions, de maintenir un regard objectif sur l'évolution sportive du nageur. Soulignons que plus tard, ces relations entraîneur/entraîné peuvent tendre vers des relations amoureuses. Ce couple, devenu alors "réel", ne peut être bénéfique que lorsque le nageur est arrivé à maturité sportive est psychique. Lorsque
la relation affective entraîneur/entraîné est établie,
il faut passer à l'étape suivante, c'est-à-dire poser
un cadre de travail. Cela consiste à mettre en place des règles
de fonctionnement admises et respectées par l'entraîneur et
le nageur. Ces règles concernent aussi bien la programmation de
l'entraînement, la préparation à la compétition,
la récupération, que les horaires par exemple. Elles apparaissent
comme une condition incoutournable pour un bon fonctionnement quotidien
et pour l'épanouissement du potentiel du nageur.
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L'attitude de l'entraîneur influence le comportement du nageur | |
L'entraîneur
est celui qui a la capacité d'accompagner le nageur dans sa recherche
d'autonomie. Devant tel ou tel type d'attitude, le nageur aura tendance
à se renfermer (ne parle plus, se retire du groupe...) ou , inversement,
à s'ouvrir. La réaction émotive de l'entraîneur
devant une question, un comportement, incitera plus ou moins l'athlète
à la confidence ou au dialogue. Il sera influencé non seulement
par le contenu du discours de son entraineur, mais aussi par son ton, son
regard, par l'expression de son visage. Les attitudes du coach deviennent
alors le moteur du dialogue et de l'accompagnement.
Nous pouvons distinguer quatre types d'attidues jouant un rôle prépondérant dans la relation entraîneur/entraîné. Face à une question, l'entraîneur peut faire ressortir dans sa réponse :
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4 types d'entraîneurs, 4 types de nageurs |
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