L'auto-valorisation par le sport
    La Natation est certes un enchaînement de gestes techniques et de phénomènes physiques à maîtriser, mais nager, c'est également bien plus que cela : les apports vont en effet bien au delà du physique, et le mental a tout à y gagner...

    Découvrons l'un des aspects primordiaux à considérer : se valoriser, pour ne pas s'auto-dévaloriser...
     

       
        
      S' accepter, pour accepter d'apprendre
       
        
      Apprendre à nager, c'est avant tout être prêt à apprendre. Et atteindre cette étape représente déjà une victoire : victoire sur soi-même, victoire sur l'eau, sur les appréhensions et les craintes du parcours qui est devant nous, etc...  

      Cela inclus l'acceptation des efforts à faire pour progresser, l'humilité d'écouter le savoir de ceux qui forment, la répétition des instructions données jusqu'à assimilation et acquisition du geste et de la technique comme personnelle, etc... 
        
      Comme dans tout sport, le plaisir et les premières sensations de bien-être apparaissent à partir d'un certain niveau, même si ce niveau minimal arrive très rapidement en Natation. La qualité de l'enseignant prend déjà ici toute son importance, ne serait-ce que de part la construction intelligente et adaptée de la progressivité des étapes et de la définition des objectifs. 
        
      Bien construit, un plan d'apprentissage saura valoriser celui ou celle qui le parcours, lui donner confiance, lui faire prendre conscience des progrès réalisés, etc... Dans ce cadre-là, ne regarder qu'en avant n'est pas bon : on risque une vision très fragile à ne voir que le prochain objectif que l'on n'a pas encore atteint. Regarder en arrière permet, à intervalles réguliers, de faire le point sur le chemin parcouru : et peu importe le niveau ou le temps nécessaire : à chacun son niveau et à chacun son rythme de progression; l'important est qu'il y ai progression.  

      Et la progression n'est pas que chronométrique ! elle est aussi et peut-être surtout constituée du plaisir et de l'épanouissement dans la nage, et dans les bienfaits physiques et psychologiques apportés. 

      Parmi les différents facteurs de cette analyse, et les multiples étapes brossées ici rapidement, intéressons-nous à l'une des toutes premières, mais pourtant l'une des plus essentielles : l'acceptation de soi. 
       

       
       
        
      L' image corporelle
       
        
      Dans ce contexte, l'image corporelle, ou encore la perception qu’une personne a de son corps ainsi que de l’estime qu’elle lui porte, est un point de départ capital. Et à double sens : la Natation a besoin d'une bonne image corporelle pour progresser pleinement et en retirer tous les bienfaits, et dans le même temps, la nage permet de renforcer et de consolider la valorisation de cette image corporelle.  

      En clair, il faut positiver pour apprendre, et apprendre permet de positiver. En d'autres termes, la formule marche tout aussi bien : aimez votre corps et ce que vous en faites pour mieux apprendre, et vous ne pourrez en retirer qu'une meilleure valorisation de votre corps et de ce qu'il sait faire. 

      On ne progresse pas ou peu si l'on a honte de soi, si on n'est pas à l'aise avec soi, si on ne s'estime pas ou ne se supporte pas, si on est quelque-part "en bagarre" avec soi-même ou si on se "fait la tête" : car c'est le mental ET le physique qui doivent travailler ensembles pour avancer, et l'un a besoin de l'autre. Si vous êtes amis, copain intime, confident, content - voir fier, pourquoi pas - , et vrai partenaire de votre corps, la progression n'en sera que plus rapide - beaucoup plus rapide ! Et ceci est le résultat d'un nombre impressionnant de constatations, durant de longues années d'apprentissage de la Natation, à des nageurs et des nageuses de tous niveaux et de tous âges. 
       

       
       
        
      De l'image à l'estime
       
      Tout ceci fait référence au concept de soi. Concept qui inclut de nombreuses caractéristiques dont une a plus particulièrement retenue mon attention. Il s’agit de l’estime de soi. Il peut arriver que certaines personnes aient une perception erronée de leur corps. Cette caractéristique se retrouve principalement chez les jeunes adolescentes. Les cours pour adolescents et pré-adolescents intègrent toujours un travail très important sur le mental, même discret et totalement intégré à la séance nommée "Natation".  
        
      Bon  nombre de jeunes filles en effet, généralement très jolies d'ailleurs, trouvent toujours des centaines de raisons pour ne pas être à l'aise de se mettre en maillot de bain. Ce stade se situe encore bien avant toute notion de motivation sur le sport lui-même; c'est le premier "verrou" qu'il faut travailler : la Natation est caractéristique pour cela, et en même temps un merveilleux outil pour faire passer le message - les messages  - , et pour amener à une estime de soi qui n'est pas forcément présente initialement, avant de demander à ces apprenties nageuses de faire travailler leur corps dans l'eau, de le contrôler, de lui apprendre des gestes, mouvements, enchaînements et techniques, en un mot d'être en parfaite symbiose avec lui au sein de l'élément liquide. 
          
       
       
        
      Oublier la société pendant une heure
       
       
      Ce travail indispensable est basé sur l'écoute, la confiance, de la technique, mais également beaucoup d'expérience et de psychologie. La séance de Natation doit devenir un monde un peu à part, ou les règles sont celles que l'on décide et qui sont édifiées en commun accord, et non celles qui sont imposées partout ailleurs au dehors, par les standards de la société dans laquelle nous vivons. 
        
      En effet, la dévalorisation de l'image de soi est trop souvent le triste résultat des facteurs sociaux-culturels environnants sur lesquels les jeunes notamment n’ont pas de contrôle. 
        
      Dans ce système ou le "cataloguage" de quelqu'un s'effectue bien souvent en moins de 10 secondes, le regard des autres a acquis un statut plus important que notre propre image de nous-même, et c'est plutôt dommage ! En cause, entre autre, la valorisation idéaliste d’une apparence physique parfaite selon certains critères, souvent utilisée par les publicitaires qui en plus de vendre un produit, vendent des rêves inaccessibles. 
        
      Autrement dit, la promotion à outrance de la condition physique et de la nutrition parfaite fait largement partie des phénomènes sociaux qui accentuent le problème d’estime de soi.  
       
       
       
        
      Le sport comme base de son propre équilibre
       
       
      Ainsi, avec le temps et si l'on n'y prend pas garde, le nombre de jeunes filles souffrant d’anorexie mentale ou  de boulimie augmente (car il y a un lien fort entre ces deux maladies). Et dans le moins pire des cas, elles se referment sur elle-mêmes, et ne pratiquent pas de sport, donc ne travaillent plus en complicité avec leur corps, etc... Les garçons ne sont pas exclus de ces constatations, mais dans de moindres proportions.  
        
      Alors, quel(s) lien(s) y a t-il entre l’estime de soi et la pratique d’une activité physique quelconque ? Si vous avez lu attentivement cet article, la question vous semble maintenant presque provocatrice tant la réponse qu'elle appelle est évidente (et je vous suggère fortement de lire cette page deux fois) : la pratique régulière d’activités physiques a pour effet d’améliorer la perception que les gens ont d’eux-même. Les personnes physiquement actives tendent à avoir une perception moins négative de leur corps.  
        
      Et les jeunes ne sont pas les seuls concernés : la Natation, vous le savez, est le sport d'une vie, et ce n'est pas pour rien : de l'éveil du nourrisson bébé-nageur jusqu'aux personnes âgées, tous bénéficient de ce même fluide magique qui agit sur notre physique et notre mental. 
        
      Cet état de fait se retrouve également souvent chez les personnes âgées qui voient leur corps perdre peu à peu de sa vigueur dans leur vie de tous les jours. En devenant plus actif, et surtout dans l'élément liquide, ils redécouvrent l'étendue insoupçonnée des possibilités qu'ils ont encore dans l'eau, et ne s'en perçoivent eux aussi que mieux. 

      Dans un bassin, on est seul(e) avec son corps et l'eau, et là les règles sont plus simples et plus libres. Si le travail sur la valorisation de soi a été bien fait, le sport est un vaste domaine d'amusement, de plaisir, de possibilités, et de satisfactions... 
        
      Alors bonne nage à tous, et ... aimez votre corps ! 
       

       
      Source : NAGER.
      Certaines bases de cet article proviennent du travail de Louis Laplante, Montréal. Un grand merci à lui.

      Dans son travail, Louis Laplante tente de faire un survol de la problématique engendrée par les troubles alimentaires des jeunes. "Tout ceci prend son origine dans le fait que les gens (notamment les jeunes) ont de la difficulté à s'accepter tels qu'ils sont. Victimes de la publicité? peut-être. Quoi qu'il en soit, nous devons, en tant qu'intervenant, apprendre à mieux déceler les signes et symptômes de ces dérèglements alimentaires si nous voulons être en mesure d'intervenir adéquatement auprès de ces jeunes et ainsi, les amener vers la pratique d'une activité physique : la Natation. Il faut également être prudent dans nos commentaires auprès de ces gens et ne pas tomber dans des discours moralisateurs. " Aider avec tact et discrétion en utilisant ce fabuleux outil qu'est la Natation, et ne jamais juger...