Merci à
tous les fans du site NAGER pour leur contribution aux petites pensées
et aux grands débats....
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Voici
une question ouverte à toutes et à tous, sur laquelle le
site NAGER a collecté bon nombre d'avis : des points de vue, des
impressions, et des arguments :
Considérez-vous la Natation comme un sport de glisse ? Vous avez été nombreux à réagir, et à donner votre point de vue; voyons quelques extraits... (source: Nager) |
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Voici
le type de message qui résume bien l'écrasante majorité
des avis reçus :
"... Pour moi, il
est évident que la natation est un sport de glisse. Toute la finesse
de la technique vise à réduire les frottements, économiser
l'énergie musculaire. Le nageur est un pur sensitif, à
l'écoute du milieu dans lequel il évolue avec tout
son corps.
Des éléments
primordiaux sont donnés ici, telle la notion de recherche de réduction
des frottements via la technique (or la définition même de
la glisse inclue la réduction des frottements). L'autre aspect est
"l'écoute sensorielle" du nageur au sein du milieu aquatique : nager,
c'est en grande partie faire glisser au mieux son corps dans l'élément
liquide. La comparaison avec le ski, donné en référence
des sports de glisse, apparaît également dans ce résumé.
"Le nageur est à l'écoute du milieu aquatique dans lequel il évolue." "Skier ou nager
: deux contextes différents pour le même objectif."
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"...
je dirais tout simplement que les sport de glisse sont caractérisés
par la surface sur laquelle ils évoluent. En natation, nous
ne nageons pas sur l'eau, mais dans l'eau. La natation n'est
donc pas un sport de glisse même si nous bénéficions
de la force d'inertie.
Je dirais donc que nous traversons l'eau et non que nous glissons dessus, ce qui est bien plus riche du point de vue du corps projectile.." (Matthieu). Voici une position
nettement à contre-courant (sans jeu de mot), mais qui est intéressante
à la réflexion : le nageur ne glisse pas SUR une surface,
mais DANS un élément; et c'en est bien plus riche (mais également
bien plus complexe) ! .
En creusant un peu plus le concept, on se rend compte que le nageur n'est ni strictement sur l'eau, ni strictement dans l'eau : il doit se maintenir et évoluer dans une zone peu profonde, à la surface ET proche de la surface (un peu comme si un skieur évoluait à la fois à la surface et dans la neige) . Cela introduit des notions de glisse (réaction sur une surface) et de pénétration (réaction de déplacement à l'intérieur d'un élément). "car dés que
l'on parle de glisse, on parle d'être "sur" l'eau. D'un point de
vue de l'enseignement, je trouve ça dommage. En effet on ne nage
pas comme des hors-bord, à l'ancienne. Le nageur doit être
encré dans l'eau et comprendre qu'il est un projectile..." (Matthieu).
"Glisser, c'est
se déplacer sur une surface. Pénétrer, c'est se déplacer
dans un élément. Nager est un mixte de glisse et de pénétration
: c'est ce cocktail qu'il faut maîtriser et optimiser : la Natation
va donc bien plus loin qu'un "simple" sport de glisse."
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"...sport
de glisse, probablement, dans sa spécialité, car on aura
alors développé suffisamment sa force, sa tonicité
et sa technicité pour pouvoir le considérer comme tel. Il
faut rajouter que cette sensation de glisse sera ressentie si l'effort
demandé n'est pas prolongé, car dans cette discipline
nous n' avons respectivement pour seul matériel flottant et
pour seule force motrice que notre corps et notre force musculaire.
Dans le cas d'un sport de glisse comme le surf on dispose d'un matériel non humain (une planche) et d'une force motrice extra-corporelle (la vague)..." (Non-signé). Deux notions supplémentaires viennent ici enrichir notre réflexion : tout d'abord, maintenir cette sensation de glisse optimale n'est pas évident, surtout sur la durée. Ensuite et sous-entendu, la glisse est comme un équilibre : plus on nage vite, plus on tend à la trouver et à la maintenir, un peu comme un cycliste qui a besoin d'une vitesse minimale pour être bien stable. Enfin, le concept d'accessoire est intéressant : a-t'on besoin d'accessoires pour glisser ? Souvent (ski, surf, patin, planche, luge, etc...), mais pas toujours : en Natation, c'est directement le corps du nageur qui sert de "point de contact" entre l'élément qui avance, et le contexte dans lequel il avance. La différence des déplacements crée la glisse". "La vitesse aide à obtenir la glisse, et la maintenir est consommateur d'énergie. Symétriquement, plus la glisse est présente dans la nage, plus le rapport de la force motrice par rapport à l'avancée est optimisé." "Le corps du nageur
est son seul accessoire : il s'auto-fait glisser dans l'eau, sans aucun
intermédiaire : que de sensations en direct !"
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"...Pour
ma part, la natation sport de glisse : oui, mais c'est pas évident
dès le début. Je m'explique : en commençant à
suivre des entraînements intensifs, ma nage était "hachée"
pas du tout coulée, mais bras me faisait mal, je nageait en force.
Puis, alléluia : mes temps sont tombés et il m'est vraiment arrivé en m'entraînant de sentir la "glisse" comme si chaque coup de bras était un véritable coup de rame, comme si ma vitesse était constante et que je sentais l'eau s'écouler sur ma peau. Sensation très agréable car on a vraiment l'impression de glisser sans trop se fatiguer et on a envie d'aller encore plus vite. Et le body surf?
ok il y a les vagues mais jusqu'à preuve du contraire, il faut nager
pour aller les chercher, palmer pour accélérer, et se servir
de son corps entier pour se diriger, réaccélerer etc...malgré
mon piètre niveau (90% de refus de vagues), c'est évidemment
en body surf que les sensations sont les plus fortes et exaltantes. Donc
Natation sport de glisse : oui, clairement !..." (Sébastien).
Il est clair en tous
cas que le travail, la technique, l'entraînement, et l'écoute
de son corps, de l'eau, et de la symbiose de ces 2 éléments,
fait naître et optimise cette sensation de glisse.
"La glisse est
rarement innée : c'est généralement le résultat
de tout un travail aux multiples facettes : force, puissance, technique,
mais aussi écoute, feeling, fluidité."
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"...
Bien sur : il suffit pour cela de :
Progressivité
est le maître-mot ici aussi, et la glisse n'échappe pas à
cette règle : elle devient donc un facteur d'appréciation,
de mesure de la progression d'un nageur.
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"
... Evidemment !
je l'ai encore constaté à l'entraînement hier soir, où des "vieux" de 40 ans et des filles nettement moins musclés que moi me déposaient dans les séries. Et j'ai beau m'accrocher, me concentrer sur mes mouvements, rien n'y fait, ils vont plus vite que moi. Et s'ils vont + vite c'est bien parce qu'ils ont mieux assimilé la technique de la natation, qu'ils produisent un effort peut-être moins violent que le mien mais transforment mieux l'énergie dépensée en mouvement, en glisse pure. Car c'est bien le but de la natation, non ? Glisser sur l'eau en acomplissant un certain nombre de gestes précis et maîtrisés. La preuve en est que pour un temps donné, on peut trouver au même niveau un petit dodu, un grand baraqué et un gabarit longiligne. Chacun adapte sa technique pour glisser au mieux sur l'eau, le "musclé" en force, le "fil de fer" en amplitude..." (Antoine). La glisse est en
effet une arme qui peut dans beaucoup de cas remplacer les muscles, ou
en tout cas se substituer partiellement à la force pure... Lorsqu'un
nageur possède et maîtrise les deux, c'est l'idéal.
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Source : NAGER et ses Fans.