Voici un thème
qui a suscité autant de réactions "au feeling" que de réponse
déjà réfléchies et creusées. Bilan...
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L'apprentissage
d'une nage se focalise très souvent sur le parcours aquatique des
bras : positionnement, traction, poussée, orientation des mains,
tonicité, trajets des mains, position des coudes, orientation des
poignets, etc...
Certes, la phase purement propulsive, mais aussi équilibratrice, est capitale pour obtenir un bon "rendement" en crawl, mais il a été observé que la phase aérienne des mouvements de bras (entre la sortie de l'eau des mains, le retour des bras, et l'entrée dans l'eau en début de mouvement) est trop souvent sous-estimée et donc peu travaillée : et pourtant... Voici donc le débat ouvert : Quels sont les rôles du parcours aérien des bras en Crawl ? Quelles contraintes s'y applique ? A quoi doit-on faire attention ? Quels points peuvent nous pénaliser ou au contraire nous aider dans la nage ? (source: nager) |
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Voici
quelques extraits de certains des messages que le site NAGER a reçu
concernant ce débat :
" ... Nageur très régulier, on me répète constamment que je ne suis pas assez relâché (en phase aérienne), en NL comme en Pap : d'accord, mais comment y remédier ? J'ai essayé moultes éducatifs (coudes hauts etc), mais rien ne semble vraiment y faire, à mon grand désespoir ..." (Alexis) " ... La phase aérienne appelé ACME ou sublimation est une phase qui permet de préparer la phase d'entré dans l'eau de la main et du bras et déquilibrer le mouvement sub-aquatique. Il y a un lien très étroits entre les phases du mouvement se succédant et les phases opposés. Le nageur doit chercher un équilibre entre ces différentes parties du mouvement..." (Matthieu) " ... Je pense aussi que la phase aérienne du bras en crawl est importante. Mon entraîneur m'a appris à nager "à la popov" (comme il dit lui), c'est à dire en levant les coudes le plus possible hors de l'eau, de sorte que la main "pende" un peu au dessus de l'eau. Cette technique est difficile au début mais avec l'habitude, elle se révèle assez efficace et pas si éprouvante que ça..." (Laurent) " ... On parle souvent de "profondeur" de nage, c'est à dire du niveau d'eau minimal nécessaire pour nager, mais qu'en est-il de la "hauteur" d'une nage ? Le but n'est pas de nager sous une bâche, mais doit-on penser à "monter" les bras lors du retour aérien, ou bien au contraire à minimiser la hauteur des bras à ce moment-la ?..." (Camille) " ... Que font mes bras hors de l'eau quand je crawle ? Ils se reposent, enfin presque, parce que malgré tout je contrôle la situation. Quand mon bras sort de l'eau, en fait ma main est encore sous l'eau, mon pouce peut toucher ma cuisse, donc c'est mon coude qui sort le premier. Ensuite c'est repos, ou plutôt le bras très souple, jusqu'à ce que mon coude arrive à la hauteur de mon oreille (là ma main est déjà hors de l'eau ) et mon bras est toujours fléchi. Passée l'oreille, cela redevient plus sérieux puisque mon bras commence à se déplier et que ma main part en avant, assez loin, dans l'alignement de mes épaules, et commence à emmener le reste du bras. C'est mon pouce qui entre le premier, la main en position un peu de biais et le reste suit, je dirai tiré par ma main, et ce sans presque aucune éclaboussure, je rentre tout doucement dans l'eau sans bruit. Le tout toujours très souple, car je pense que l'on m' a comprise, en crawl, mon bras hors de l'eau récupère et prépare tout le travail de propulsion qu'il va faire sous l'eau. J'ai mes repères (la hanche à la sortie, l'oreille) qui sont les points de passage obligé..." (Sophie) " ... D'un point de vue anatomique, je préciserais que le muscle du bras travaillant le plus dans la phase de poussée est le triceps. Comme après une contraction doit suivre un relâchement, la flexion du bras permet ce relâchement. Le retour aérien bras fléchi permet donc le relâchement dans l'action motrice et évite au muscle de se fatiguer plus vite..." (Matthieu) " ... Le plus difficile reste de bien rentrer son bras dans l'eau (la main la première) dans le prolongement du corps et de ne pas croiser ou excentrer..." (Lorenzo) " ... En nage lente, on a le temps de faire un peu ce qu'on veut lors du retour des bras, mais plus faut nager vite, moins on se pose de question : faut être efficace, et passer de la sortie de l'eau (fin du mouvement) à l'entrée dans l'eau (début du mouvement suivant) le plus vite possible, donc via le chemin le plus court. Certains sprinters "passent " même leur bras quasi-tendu, en mouvement circulaire sur le côté..." (Thierry) " ... Surtout, je
n'ai jamais le bras tout raide en l'air, ni tendu comme je le vois parfois,
cela fait des "moulins" et n'est pas très efficace ! Juste pour
comparer, en dos crawlé, mon bras hors de l'eau il est bien tendu,
mais très souple pour la petite rotation du coude à presque
mi parcours..." (Sophie)
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Chacun
des points de vue reçus apporte une part d'éléments
de réflexion, et pour faire une synthèse globale, il faudrait
prendre en compte l'historique et les techniques d'apprentissage et de
nage de chacun. On peut toutefois donner un certain nombre de points qui
s'appliquent en toute circonstance, et qui pourrons vous guider dans ce
vaste débat :
Le retour aérien
des bras en Crawl a un triple rôle; de chacun de ces rôles
on peut en déceler des contraintes, et en déduire les éléments
à surveiller et à travailler:
On soignera dans
cette optique la sortie de l'eau du bras puis de la main, ainsi que la
phase d'entrée dans l'eau de la main puis du bras.
Ici réside un autre aspect important des nages asymétriques : savoir synchroniser le passage de puissance sur un bras (placement de la tonicité au sein du segment propulsif le plus rentable en terme de force musculaire par rapport à la consommation énergétique), tout en micro-relachant l'autre bras au même moment. Le bras est relâché dans son intégralité, main y compris, tout en gardant un mouvement technique à effectuer. Le rôle du coude est primordial dans ce relâchement : c'est lui en effet qui doit "supporter" avec le moins d'effort possible le poids du bras (qui pèse alors de tout son poids car il n'est plus dans l'eau). Le dégagement de l'épaule et l'ouverture des épaules et du torse sont autant de thèmes périphériques qui aident au bon déroulement de cette phase. Il est vrai que dans
ce contexte, les nageurs de type "moyenne et longue distance" préfèrent
un retour bras avec le coude levé bien haut, fortement plié,
les bras parallèles au corps et proches de celui-ci (amplitude plus
grande), alors que les nageurs axés davantage "sprint" privilégient
les retours "rase-mottes", coude faiblement plié, davantage sur
le côté du corps et en mouvement circulaire des avant-bras
(amplitude plus courte).
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On
l'a vu, cette phase de retour aérien des bras a un rôle bien
plus technique et stratégique qu'il n'y parait au premier abord.
Il est important mais difficile (et inversement) de "se voir nager" mentalement : Insistons sur ce point, car cette phase de retour aérien des bras en crawl est plus difficile à appréhender : on a moins facilement de sensations sur les mouvements que l'on exécute, car ils sont dans l'air, et ne rencontrent donc pas la résistance de l'eau, d'ou les moindres sensations. Gardez toujours à l'esprit qu'au-delà de la norme et de la technique qui ne doit rester ici d'un guide, vos propres sensations comptent pour une part importante dans votre "bien-être" et votre performance. Bonne nage... (source: Nager) |